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Lome Togo 2003

26 juillet 2014

Section 2

Noé 3

L’après-midi, on est allé faire  un tour à la plage. Lomé est au bord du Golfe de Guinée. De longues plages bordent le Centre Ville. Ne recherchant pas, à l’instar des européens, à tout prix les UV du soleil pour hâler leur peau, beaucoup de togolais déambulent et se reposent à l’abri des palmiers et non véritablement au bord de l’eau se protégeant ainsi des assauts du soleil. En revanche, la mer n’est pas baignable. D’immenses et puissantes vagues viennent se casser sur la plage, si on tient compte en outre de la profondeur immédiate de l’eau et des forts courants, on comprend que peu de personnes ne se lancent à l’eau. Ce qui fait que seul un africain sur dix sait nager. Il y a une parade à cela : le brise lame. Il en a été installé un sur une plage un peu à l’extérieur de Lomé. C’est là que nous nous sommes rendus. Regroupés sur quelques mètres, les baigneurs s’avancent vers l’eau en se tenant la main les uns les autres pour éviter de se faire entraîner par les vagues, qui restent puissantes. Sur le sable de multiples paillotes servent des boissons et la musique africaine sort d’immenses enceintes autour desquelles les gens se retrouvent pour danser.

Le soir on va manger avec Kofi et sa sœur, amis d’Honoré et Aline,. Lomé est une immense ville, dans le sens qu’elle est très étendue. Seules quelques grandes artères goudronnées traversent la ville de part en part et contrecarrent le bel ordonnancement des quartiers, faits de rues en terre perpendiculaires. Les maisons de plain-pied sont toutes cachées derrière de hauts murs en brique, vestige du climat délétère des années 90 où le régime a durci la répression à l’endroit de l’opposition, retranchant les gens dans l’intimité de leur maison cachés de l’extérieur. Les maisons sont très simples souvent une cour autour de laquelle s’organise les habitations abritant toute la famille, c’est à dire le père, la ou les femmes, les enfants frères de sang ou demi-frères. Des cousins, oncles, et tantes et grand-parents complètent la colonie. La majorité des tâches ménagères (préparation des repas, lessive, vaisselle…) se tient dans la cour . Mais les togolais passent aussi une large partie de leur temps devant le portail de leur maison, déambulant dans les rues ou attablés à un commerce voisin. En effet, de multiples petits commerces égrènent les rues. Dans ma rue par exemple, jouxtant la maison d’Honoré et Aline, une minuscule mercerie appelée « La Coquette », en face un petit troquet tenu par Ayo, Sylvie et Pierrette, les 3 sœurs de Désiré, proposant comme beaucoup de commerces, le téléphone à 75 FCFA l’unité. Un peu plus loin une fenêtre d’une maison est ouverte et présente à la vente des pains confectionné à l’intérieur. Très souvent des femmes sont installées dans la rues avec un poêle à charbon, cuisinent dans de grandes marmites, des poissons fris, des beignets d’ignames, mais aussi des plats de pâtes, des salades. Bien sûr d’autres étals cohabitent, citrons épluchés, fruits, louches en inox.. Très souvent aussi de petits stands de tressage, des ateliers de réparations de mobylettes et autres moto les fameux zem’. Tout cela occupe beaucoup de gens, même si les clients se font rares et ne dépensent que de maigres sommes.

Les autres tuent le temps car ici beaucoup n’ont pas de travail. Les jeunes notamment, malgré des études souvent poussées jusqu’à l’université dans les disciplines telles que l’informatique, la sociologie, l’anglais ou la gestion, ne trouvent pas de boulot. Les bonnes places sont visiblement distribuées par piston aux enfants du pouvoir. Du coup les jeunes ne travaillent pas, ne se marient pas par conséquent, les garçons se disent en effet qu’ils ne pourraient pas subvenir aux besoins de leur femme et surtout des enfants qu’ils verraient de fait rapidement le jour après le mariage sous peine pour le couple d’être suspecté de stérilité socialement et traditionnellement coupable.

Lundi départ 6 heures 30 pour ma première journée d’enseignement dans cette petite école privé (de propriété privée, mais non confessionnelle). 5 classes au total de la 6è à la 3è (3è A et B) s’organisent en L autour d’une petite cour. Les salles sont en béton, certaines sont tout en longueur sans fenêtre, sur la porte et deux ouvertures sur le mur du fond apportent luminosité et un peu d’air.

Cet air chaud et humide bien que brassé par un large ventilateur plafonnier ne suffit pas à rendre cette atmosphère plus supportable . Les élèves dès la 2è ou 3è heure de cours dégoulinent de sueur et forcément leur attention faiblit assez vite.

Les classes de 3è sont davantage aérées car une large ouverture latérale barrée de lattes de bois entrecroisées apporte une ventilation plus efficace.

 

Tous ces petits élèves portent l’uniforme, bas beige (jupe pour les filles et pantalons pour les garçons) et chemise à carreau bleu et blanc en haut. Ils sont entre 20 et 45 par classe, assis à des tables de deux, étroites, en bois indissociablement fixées au banc. Les écarts d’âge sont importants, les 6è ont entre 10 et 18 ans, les 3è entre 13 et 23 ans. Un départ tardif dans la scolarité, les difficultés scolaires ou bien le manque de moyens pour subvenir aux frais de scolarité sont autant d’explications des retards de certains.

Une petite dizaine de professeurs se partagent l’enseignement.

 

Le fondateur M. Kuevi Ekué me reçoit gentiment et me fait faire le tour des classes pour me présenter aux élèves. Un tonnerre d’applaudissement conclue chaque présentation.

Puis chaque classe sort dehors pour se faire photographier à mes côtés. Une fois ces présentations faites, la journée reprend son cours.

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26 juillet 2014

Section 1

C’est chez Honoré et Aline que je vais loger. Honoré a quitté depuis peu la maison familiale pour s’installer avec sa femme dans cette petite maison. Seuls les sanitaires et le robinet en guise de douche sont d’un confort spartiate, le reste est tout à fait acceptable.

Dimanche, nous sommes allés manger dans une gargote locale : fou-fou : pâte d’igname pilée simultanément par 2 à 5 femmes et chèvre au menu. Le fou-fou ressemble à une semoule un peu gluante et compacte, sans trop de saveur. On prend une boulette entre les doigts de la main droite préalablement rincée à l’aide d’un broc d’eau réservé à cet usage. Puis on trempe cette boulette dans la sauce d’accompagnement de la chèvre servi dans un plat à part. Et on alterne boulette de fou-fou et morceau de chèvres (tripe, peau, viande…) Bon c’était un peu le baptême du feu alimentaire.

 

Honoré et Aline 1

26 juillet 2014

Introduction

Lomé, capitale du TOGO

25 Octobre au 11 Novembre 2003

 

Je suis arrivé, Samedi dernier 25 Octobre 2003 à Lomé, capitale du TOGO pour y passer mes 18 premiers jours sur le sol de l’Afrique Noire.

Lassé des voyages uniquement touristiques, j’ai entrepris de combiner volontariat et découverte culturelle d’un pays. Ayant jeté mon dévolu un peu par hasard sur le TOGO, je suis rentré en contact via Internet avec VAD (Volontaires en Action pour le Développement) et son Secrétaire Général, Honoré SIETSO. J’ai annoncé ma venue, lui m’a proposé de travailler dans une école. C’est donc avec cette information plus quelques autres, glanées la veille de mon départ auprès de la belle mère d’Honoré à Paris que j’atterris à Lomé. Evelyne, mère d’Aline, fraîchement mariée à Honoré, m’a en effet rencontré, Vendredi, veille de mon départ, dans une brasserie des Halles. Elle avait un colis à me confier pour eux. Revenant tout juste du TOGO, elle aussi, elle m’a montré quelques photos. Le visage d’Honoré et d’Aline me sont désormais familiers avant même de les rencontrer.

Honoré m’accueille à l’Aéroport avec Désiré, autre membre de VAD et enseignant dans une école primaire. C’est dans ce même établissement mais au collège que je serai affecté.

 

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Lome Togo 2003
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